S'il est une question que je pose extrêmement souvent au cours de mes interrogatoires médicaux, c'est : "est-ce-que vous fumez ?".
En général je connais déjà la réponse, à l'odeur de la personne, à l'aspect de ses doigts , à sa voix, à ses dents, à son teint un peu plombé, à son haleine, ou simplement au paquet de clope dans la poche de la chemise...
Mais si l'on s'intéresse à la dépendance tabagique, il est important de la poser, car c'est le premier item du "conseil minimal". Si la réponse est positive, la suite logique consiste à demander à son interlocuteur s'il envisage de stopper, puis, en cas de réponse positive, de le rassurer sur la possibilité de le faire et de proposer une aide.
La pratique du simple "conseil minimal" sur le tabac augmente de 2% environ le nombre de patient non fumeur dans la clientèle d'un médecin généraliste.
Chez moi, cela s'apparente plutôt au "conseil maximal".
Lorsque je me suis réinstallé en ville (à la montagne) j'envisageais de formaliser des consultations de tabacologies, mais les patients n'abordent généralement la question "tabac" à la fin d'une consultation de médecine générale, sur le pas de la porte.